S’adapter, vous avez dit?

Pour l’instant, Rh et candidats ont tous ces mots à la bouche et je ne peux m’empêcher de sourire lorsque je les entends. Non pas que je ne crois pas à ces compétences, bien au contraire, parce que je pense qu’elles sont omniprésentes chez chacun de nous.

Demander aux descendants d’un organisme unicellulaire qui a vécu au fond d’une marre avant de devenir les télétravailleurs en slip que nous sommes aujourd’hui, s’ils ont le sens de l’adaptation ou de l’initiative me rappelle que nous avons la mémoire courte.

Cette pandémie chamboule notre quotidien, mais, sans le savoir, nous y étions déjà adaptés. Le home office, nos nouvelles habitudes pour le shopping ou les initiatives qui apparaissent tous les jours sont autant d’exemples de la très grande faculté que nous avons de nous accommoder à toutes les situations.

Si nous transposons cette faculté au monde de l’entreprise, elle se manifeste plus ou moins selon les individus. Ce qui nous amène parfois à penser que nous n’en sommes pas tous capables.

Mais qu’est-ce qui change au travail ? Pour moi, l’adaptabilité, la résilience et le sens de l’initiative d’un collaborateur ne dépendent pas uniquement de ses prédispositions, mais aussi du contexte dans lequel il évolue. Et oui, la bienveillance, la confiance et l’autonomie encouragent les collaborateurs à s’adapter plus vite et mieux à toute forme de changement.

Nous connaissons assez bien le schéma de la « zone de confort » ; lorsque nous en sortons, nous passons par des phases de peur puis d’apprentissage et enfin nous nous adaptons lorsque notre enseignement nous a permis de développer de nouveaux comportements qui amènent à pendre confiance en soi, à acquérir de nouvelles compétences ou encore progresser dans notre carrière.

Si durant la phase de peur, celle où nous sommes vulnérables, nous rencontrons un environnement qui entraine le dénigrement de soi, le doute ou l’immobilisme dans notre zone de confort, nous ne développons pas notre capacité à nous adapter ou à prendre des initiatives. Que du contraire, nous avons tendance à associer tout changement à des émotions négatives comme la peur de l’échec ou du jugement.

Mais s’adapter et innover relève de l’expérience. Pour ma part, me lancer dans ma propre entreprise m’a fait réaliser à quel point cela peut devenir grisant de sortir de sa zone de confort lorsque l’issue en est positive. Et même si parfois je meurs d’envie de me cacher sous mon lit tellement j’ai la trouille, je contemple chaque jour avec un émerveillement presque enfantin la magie opérer.

La confiance vient avec l’expérience. Il faut donc s’entrainer à s’adapter, mais aussi s’entrainer à ménager un terrain favorable pour sortir de sa zone de confort dans de bonnes conditions. Prévoir des balises, anticiper les changements, se faire aider ou conseiller et se fixer des objectifs réalisables permettent d’acquérir l’assise nécessaire pour entreprendre de plus grandes choses. Essayez et vous verrez 😉

Je vous laisse sur cette citation d’André Gide que j’adore et qui illustre bien ma pensée :

 « On ne découvre pas de terre nouvelle sans consentir à perdre de vue, d’abord et longtemps, tout rivage »